Face à la crise énergétique internationale la plus grave de ces 40 dernières années et à l'augmentation quotidienne des coûts de l'énergie, les interventions visant à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments sont aujourd'hui le principal facteur d'économie d'énergie dans les ménages.
Selon les données publiées par la Commission européenne, la répartition des coûts énergétiques dans les bâtiments domestiques est la suivante :
- 65 % de la consommation totale d'énergie est destinée au chauffage.
- 10 % de la consommation totale d'énergie est destinée à la production d'eau chaude.
- 5 % de la consommation totale d'énergie est destinée à la climatisation.
- 10 % de la consommation totale d'énergie est destinée à l'éclairage.
- Seulement 10 % de la consommation d'énergie est destinée aux autres appareils ménagers.
Aujourd'hui, la législation européenne et grecque relative à la réglementation de la performance énergétique des bâtiments (KENAK en grec) pour la construction de nouveaux bâtiments fixe des conditions strictes en matière d'efficacité énergétique. Plus précisément, tous les bâtiments nouvellement construits après le 1er janvier 2022 doivent obligatoirement être classés au moins dans la classe énergétique A, c'est-à-dire que leur consommation d'énergie ne doit pas être supérieure à 60 Kwh/m²/an. Afin d'atteindre une telle efficacité énergétique dans le bâtiment, une série d'interventions spécifiques est nécessaire, à la fois dans l'enveloppe du bâtiment (isolation thermique, fenêtres et portes) et dans les systèmes de chauffage, de refroidissement, de ventilation et de production d'eau chaude.
Classification énergétique d'un bâtiment* basée sur la consommation totale d'énergie primaire en KWh/m2.
*Selon la Chambre technique de Grèce, cette méthode de classification sera adoptée à l'avenir. Actuellement, la méthode de classification est calculée en comparant le bâtiment étudié avec le bâtiment de référence du Règlement sur la performance énergétique des bâtiments (grec : KENAK).
Les bâtiments en Grèce, construits pour la plupart avant 1980, sont des bâtiments non isolés dotés de systèmes de chauffage et de refroidissement forts en énergie. En 1980, la réglementation a été modifiée et une isolation de base a été exigée dans les nouvelles constructions. Ces bâtiments, en plus de leur âge général, sont classés dans la classe énergétique la plus basse, H, et même dans les niveaux les plus bas de cette classe.
Comme mentionné plus haut, la réglementation en matière de construction exige aujourd'hui que les nouveaux bâtiments aient au moins la classe énergétique A, et les anciens bâtiments qui sont rénovés devraient également viser cette classe énergétique.
En pratique, un bâtiment de classe H, en zone climatique A, d'une surface de 100 m2 dépense environ 1000€/an en chauffage (sur la base des prix 2020/2021 de l'année dernière, qui ont doublé voire triplé en 2022), alors qu'un bâtiment de classe A, pour exactement la même qualité de chauffage, ne dépenserait que 100€. De même, si nous regardons les dépenses en KWh, un bâtiment de classe H dépense typiquement 600KWh/par m²/par an, alors qu'un bâtiment de classe A est en dessous de 60KWh/par m²/par an, comme mentionné précédemment.
Quelles sont les interventions énergétiques à réaliser dans les bâtiments neufs et existants ?
Le premier conseil aux propriétaires de bâtiments est que, pour atteindre l'efficacité énergétique requise, il faut procéder à un ensemble d'interventions dans le bâtiment et non pas à des actions individuelles telles que le remplacement des fenêtres, du chauffe-eau solaire ou du climatiseur, comme le pensent la plupart des gens.
Les interventions nécessaires pour réaliser des économies d'énergie significatives dans les bâtiments sont décrites dans les derniers programmes financés par l'UE et comprennent une série d'interventions.
Le fonctionnement de la pompe à chaleur, qui est la source de chauffage la plus avantageuse
Les plus importants d'entre eux sont l'amélioration du système de chauffage et de refroidissement ainsi que de la production d'eau chaude sanitaire, l'isolation de l'enveloppe du bâtiment, c'est-à-dire les fenêtres et les panneaux de verre énergétiques, et enfin l'isolation des murs et de la toiture.
En outre, les automatisations offrant un contrôle de qualité des systèmes, une ventilation mécanique à récupération de chaleur ou les systèmes photovoltaïques, s'ils peuvent être installés, sont également très importants. Toutes ces interventions, avec une combinaison appropriée entre elles et en fonction de chaque cas, qui est différent, permettent au bâtiment de passer à la classe énergétique supérieure.
Priorité aux systèmes efficaces de chauffage, de refroidissement et de production d'eau chaude sanitaire
Il est désormais clair que les nouveaux bâtiments doivent faire l'objet d'une série d'interventions, puisqu'il est obligatoire d'atteindre au moins la classe énergétique A. D'un autre côté, que se passe-t-il dans les bâtiments existants, qui ne peuvent souvent pas se permettre des interventions de grande envergure ?
Selon l'étude du Laboratoire des moteurs à vapeur et des chaudières de l'Université technique nationale d'Athènes, qui compare les résultats technico-économiques de diverses interventions énergétiques dans les bâtiments grecs, l'amélioration énergétique d'un bâtiment passe principalement par le remplacement des systèmes de chauffage et de refroidissement existants par de nouveaux systèmes avancés plus efficaces sur le plan énergétique, mais aussi par l'utilisation de systèmes d'automatisation modernes.
Les interventions recommandées dans le système de chauffage comprennent principalement le remplacement de la source de chauffage, généralement la chaudière à mazout, par une chaudière moderne à condensation ou, mieux encore, par une pompe à chaleur, qui consomme très peu d'énergie et semble être la seule solution pour atteindre les niveaux de consommation d'énergie primaire dans la zone nZEB (Nearly Zero-Energy Buildings "Bâtiments à consommation d'énergie quasi nulle"), dans laquelle les bâtiments nouvellement construits devraient être classés. À partir du 1/1/2030, les bâtiments nouvellement construits devront être des ZEB.
Les systèmes solaires thermiques sont un excellent choix pour réaliser des économies d'énergie supplémentaires.
Une autre intervention, dont la contribution à l'efficacité énergétique est particulièrement élevée, est l'utilisation de systèmes oaires thermiques pour le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire. Une intervention qui permet à un bâtiment d'être classé dans la classe énergétique A+, sans l'utilisation d'un système photovoltaïque.
L'automatisation des bâtiments et la maison intelligente offrent un contrôle efficace des systèmes
Les dispositifs de contrôle et d'automatisation de l'installation de chauffage ont un impact important sur l'efficacité énergétique du bâtiment. Que ce soit du thermostat, qui doit être moderne et doté d'algorithmes intelligents d'auto-apprentissage, aux Systèmes de Smart Home et à leurs capacités étendues, à la fois fonctionnels et économes en énergie, tous sont des solutions que les consommateurs devraient envisager, car ils peuvent augmenter la cote énergétique jusqu'à deux catégories.
Enfin, un autre investissement rapidement amorti est l'ajout de systèmes de ventilation avec récupération de chaleur, car ils éliminent presque toutes les pertes de ventilation et permettent de réaliser des économies supplémentaires allant jusqu'à 30 % des coûts de chauffage.
Les Systèmes de ventilation à récupération de chaleur réduisent les pertes de ventilation dans le chauffage jusqu'à 93% créant ainsi une atmosphère saine.
Il est donc évident que le remplacement du système de chauffage doit précéder les autres interventions. Dans les cas où les ressources financières sont limitées et où il est nécessaire de fixer des priorités et de programmer les actions, l'amélioration du système de chauffage dans un premier temps maximisera les avantages financiers et le rendement par euro investi, et n'annulera pas les projets d'amélioration ultérieurs.
Étude de cas : Le bâtiment Villa Vesta à Kalamata a été modernisé en 2021 et est passé de la catégorie H (221 kwh/m2) à la catégorie A+ (39 kwh/m2).
*L'article de George Char. Andrianos, ingénieur électricien diplômé MBA, fondateur et PDG de "ANDRIANOS", tel que publié dans l'édition spéciale "Résidence" du quotidien de Kalamata "Eleftheria", juillet 2022.
